Michelle à l’Atelier Circulaire, novembre 2024
Pays : Canada
Date de résidence : 8 novembre – 13 décembre 2024
Présentation publique : 13 décembre 2024, à 13h30, espace 517
Projet de résidence : Ce projet de résidence s’inscrit dans un projet de recherche-création où Michelle explore la symbolique des arbres matures en milieu urbain, en les comparant aux cycles de vie humaine. Ces arbres, perçus comme des témoins silencieux de la vie humaine, sont imaginés comme des conteurs potentiels de récits, liés aux marques du temps telles que les rides et les empreintes digitales. Elle intègre des anecdotes familiales pour explorer le lien universel de la famille, naturelle ou choisie, et la manière dont le deuil peut perturber ce sentiment d’appartenance.
Sur le plan technique, le projet utilise des matrices de bois gravé comme des palimpsestes, permettant de réutiliser un même bloc de bois, ici provenant d’un frêne malade coupé devant chez elle. Les blocs sont aplatis pour garder des traces de leurs états passés, permettant la création d’une série d’images évolutives. La résidence sera dédiée à l’expérimentation matérielle et visuelle, aboutissant à une récolte d’images imprimées pour une exposition interactive et un livre d’artiste destiné aux jeunes.
Biographie : Michelle LaSalle est une artiste multidisciplinaire qui s’intéresse surtout à l’estampe et à son déploiement dans l’espace. Elle a complété une maîtrise en arts imprimés à l’université Concordia en 2022 et un baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’UQÀM en 2015. Lauréate de la bourse Denis-Charland 2021 et du prix Albert-Dumouchel 2014, elle a participé à plusieurs résidences de création au Québec et au Canada, en plus d’y exposer son travail. Son projet Une buée de tous les jours a fait l’objet d’une exposition en duo chez Arprim à Montréal et en solo au SNAP à Edmonton. On lui a aussi décerné la bourse Relève UQTR de la 13e Biennale Internationale d’estampe Contemporaine de Trois-Rivières.
Démarche : Sa pratique d’artiste croise sa vie de mère et d’humaine, des aspects qui se nourrissent et se pollinisent mutuellement. Ses œuvres se situent à la frontière entre l’espace familier et intime de la maison et celui de l’atelier d’estampe, avec ses gestes répétés, méditatifs et incarnés. Elle puise dans ces éléments les métaphores qui nourrissent son travail. Par divers dispositifs d’installation, elle invite le public à faire des découvertes, à regarder de plus près, à toucher, à ouvrir, à lire, à remanier les objets.
Elle explore l’archive de fond de tiroir, ordinaire et banale, comme outil pour évoquer un temps étrange et spectaculairement doux. Le temps laisse une trace, figée en un instant photographique, puis s’étire dans les gestes répétés du travail d’atelier et se matérialise dans ses œuvres : installations, livres, objets ou performances décontractées. Elle s’intéresse au temps lent, celui qui, comme ses œuvres, est rythmé, répété et accumulé. Ce temps devient perceptible et presque tangible ; il semble possible de le toucher. Le papier, froissé comme une ride, devient une marque visible et palpable, créée par l’usure – petit à petit.