Passage vers l'humanité II

STELLA PACE

Exposition
18 février - 27 mars 2021
L'exposition est prolongée jusqu'au 10 avril 
La galerie est ouverte du mardi au samedi : 12h - 17h

Présence de l'artiste
Jeudi 18 février, 15h - 17h
Tous les samedis, 14h - 17h, jusqu'au 27 mars.

Consultez le catalogue du projet « Passage vers l'humanité » - Texte de Nathalie Roy (pdf)

Passage vers l’humanité II est la seconde itération d’un vaste projet de Stella Pace explorant le thème de la condition humaine. Depuis plus de 20 ans, l’artiste montréalaise développe une recherche formelle, tant en sculpture qu’en arts imprimés, où l’économie de moyens est mise à profit pour pousser le médium dans ses retranchements et pour servir l’expressivité de ses figures. Ces dernières, formées des accidents de la matière, convoquent de façon non préméditée toute une série d’images et de récits dans l’esprit du spectateur, transformant une accumulation de papiers, d’encres, de toile de jute et de colle en une véritable épopée.

Photo : Guy L'Heureux

L’œuvre centrale, du même nom que cette exposition, consiste en une immense pièce murale. Dédiée aux grands-parents de l’artiste, elle est composée de 200 feuilles noires et blanches, chacune d’entre elles accueillant des compositions de papiers découpés. Ces derniers sont en fait d’anciennes œuvres réalisées en collagraphie sur mylar, qui ont été découpées en petits morceaux géométriques, puis assemblés de manière spontanée dans un élan d’inventivité de l’artiste. L’enchainement de ces silhouettes rigides forment dans leur ensemble un mouvement continu. On ne sait trop s’il s’agit d’une parade joyeuse, d’un peuple en fuite ou d’une lente transhumance. Leur disposition nous plonge dans un univers à la fois proche et lointain, quelque part entre une tapisserie médiévale décrivant des mythes oubliés et la fresque d’une tragédie contemporaine.

Le cortège se dirige vers le fond de la galerie, où Passage se présente comme une fenêtre sur un paysage de matière triturée, une matière ayant tout absorbé, même la matrice ayant servi à l’impression de l’œuvre. Cette méta-impression d’une matérialité exubérante offre, par un jeu de texture et d’effets miroirs, l’image d’une mystérieuse destination pour cette curieuse procession.

Photo : Guy L'Heureux

À l’inverse, les Créatures font appel à l’imaginaire par leur grande simplicité. Figures humaines ou animales, matière inerte ou vivante, là encore c’est à celle ou celui qui regarde de décider de se laisser porter par une quelconque narration.

Les Études pour Home viennent en quelque sorte conforter le sens l’histoire que l’on se fait. Ces petites maisons de céramique ont été réalisées selon le raku, célèbre technique de cuisson japonaise qui permet de tirer parti des imperfections de la terre cuite. En introduisant herbe et foin, l’artiste accentue le côté organique de ces habitats précaires dont il se dégage une brutale tendresse.

Photo : Guy L'Heureux

Avec Passage vers l’humanité II, Stella Pace s’abandonne ainsi aux vertus imprévisibles du matériau afin de laisser à chacun d’entre nous la possibilité d’y associer nos référents et nos souvenirs. « La matière est l’unique providence de l’esprit » disait le grand poète Francis Ponge. Stella Pace reprend à son compte cette devise en nous conviant à un voyage vers notre intériorité, pour ainsi dire vers notre humanité.

Texte de Gauthier Melin

BIOGRAPHIE

Stella Pace est une artiste qui vit et travaille à Montréal. Elle détient un Baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia (1997). Son travail a été présenté au Canada et l’étranger dans des centres d’artistes, galeries publiques et privées, musées ainsi que dans le cadre de foires internationales. Elle a à son actif plus d’une quarantaine d’expositions individuelles, notamment, à la Galerie Miriam Shiell Fine Art (Toronto) au Musée du Bas St-Laurent (Québec) et à la Galerie One Blue Sphere (Pays-Bas).

Note COVID-19 : À cause des règles sanitaires en vigueur, nous ne sommes pas en mesure d'organiser un vernissage. L'exposition ouvrira ses portes le jeudi 18 février, à 15h, en présence de l'artiste. La capacité d'accueil de la galerie est de 10 personnes maximum. Nous demandons au visiteurs de porter un masque, de respecter une distanciation physique de 2 m et de se désinfecter les mains en entrant.